Les débuts de la Monarchie de Juillet 





Talleyrand post 1830


(protagoniste de la trajectoire de la révolution de 1830 (lorsque le jeune Thiers va voir Louis-Philippe, c'est en tant que "commis" de Talleyrand). 


https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2137646/f419.item

memoires talleyrand t3 417 

 27 novembre 1830, au général Sébastiani, ministre des affaires étrangères, en tant qu'ambassadeur à Londres : « Quant à Alger, j'ai évité d'en parler; j'aimerais bien que nos journaux en fissent autant ; il est bon qu'on s'accoutume à notre occupation et le silence en est le meilleur moyen. Je crois que l'opinion a changé sur cette question en Angleterre et que nous n'éprouverons pas d'insurmontables difficultés, lorsqu'il s'agira de la traiter. »


talleyrand 10 juin 32

https://archive.org/details/mmoirespubli04talluoft/page/476/mode/2up

Idée de déporter. 




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Clauzel

Observations du général Clauzel sur quelques actes de son commandement à Alger ; 1831
https://archive.org/details/observationsdug00clau

Extrait évoquant Saint-Domingue pour l'anecdote:

Peu de jours me suffirent pour fixer mes idées sur le parti que la France pourrait tirer de sa conquête. Je vis que le règne des Turcs, oppresseurs du pays depuis trois siècles , était à jamais fini, et dès ce moment je restai persuadé que le territoire d'Alger deviendrait, entre nos mains, une importante colonie qui nous indemniserait amplement de la perte de Saint- Domingue, et peut-être aussi des frais immenses que nous coûte l'onéreuse possession de nos autres colonies. Mes premières dépêches au gouvernement furent écrites dans ce sens. Mais en insistant sur l'intérêt qu'avait la France à garder et à coloniser Alger, je ne me dissimulai pas que l'état incertain, pour ne pas dire menaçant, de nos relations extérieures, m'imposait le devoir de mettre à la disposition du ministre de la guerre la plus grande partie des troupes d'Afrique, que je regardais, avec raison, comme un excellent noyau d'armée.



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Casimir Périer



discours 21 mars 1831

https://books.google.fr/books?id=L02zjO2aJWQC&pg=PA392&lpg=PA395&dq#v=onepage&q&f=false



SÉANCE DU 21 MARS.

La question d'Alger avait été déjà longuement discutée ; elle rentrait naturellement dans les attributions du ministre de la guerre , qui , en effet , avait exposé le système du Gouvernement à cet égard. M. Auguis s'attacha plus spécialement à la partie financière de cette question , et accusa le ministère de chercher à dissimuler les dépenses de la colonie. M. Casimir Périer lui répondit en ces termes :

« Je demande à la Chambre la permission de répondre quelques mots aux différentes observations que vous venez d'entendre. Je ferai d'abord remarquer qu'ici encore on a préludé contre le Gouvernement par des accusations graves. Le Gouvernement, dit-on, veut dissimuler les dépenses d'Alger

(...) 


// s'explique sur l'intendance civile

« J'aurai peu de choses à répondre au discours que avons entendu hier de M. le maréchal Clauzel. Ces documents, émanés d'un homme qui a commandé dans ce pays , et dont l'expérience est connue , serviront de renseignements au Gouvernement , et il y puisera les idées qu'il croira utiles et nécessaires dans l'intérêt des établissements d'Alger. Mais, messieurs, on vous a parlé également du système administratif; eh bien ! nous avons cru, précisément dans l'intérêt du Gouvernement, qu'il était nécessaire de séparer le service de l'occupation militaire, qui appartenait à un commandant en chef, d'avec l'administration civile. C'est un moyen d'arriver à des résultats beaucoup plus utiles dans l'intérêt de la métropole, et dans l'intérêt même de l'administration d'Alger.

« Dans toutes les occupations militaires qui ont eu lieu sous l'Empire même, vous devez vous rappeler qu'à côté de l'administration militaire du gouverneur , il y avait une intendance civile. On s'est trop bien trouvé de ce système pour que nous n'ayons pas cru devoir le suivre.


// sur l'occupation 

« On a parlé des différens établissements qui pouvaient avoir lieu à Alger, du parti qu'on pouvait en tirer dans l'intérêt de la France. Eh bien ! dans ce moment, ce qu'on

peut désirer se fait , et la prospérité du port de Marseille prouverait seule combien l'occupation d'Alger a servi le développement commercial et industriel de ce pays.

« Toutes les précautions sont prises pour que l'occupation militaire soit forte, qu'elle subsiste dans l'intérêt de l'honneur de la France et dans l'intérêt de l'humanité, qui est non seulement celui de la France, mais encore celui de toutes les nations de l'Europe. Nous continuerons à maintenir ce système, et la Chambre me permettra de ne pas répondre, je ne dirai pas à des interpellations qu'il est dans le droit des membres de cette Chambre de faire au ministère, mais à des sommations (c'est le terme dont on s'est servi); comme si le Gouvernement, dans des intérêts aussi graves, devait céder à des injonctions faites dans les termes que vous avez entendus.

Ce que nous pouvons dire, c'est que le drapeau tricolore flotte à Alger dans l'intérêt de la France , dans l'intérêt de l'Europe ; vous ne demanderez pas, messieurs , que nous en disions davantage. ( Aux voix! aux voix! )


// sur le silence

A la fin de la séance, des interpellations furent adressées an ministère par divers orateurs , sur ses intentions ultérieures à l'égard de la colonie d'Alger.

M. Casimir Périer fit la courte réponse qui suit : « Je n'ai qu'un mot à répondre aux différentes interpellations qui sont faites. S'il est un droit reconnu , c'est celui de la Chambre de faire des interpellations , et celui du Gouvernement , de se taire lorsqu'il le juge nécessaire dans l'intérêt du pays. Eh bien ! je répète ici que dans l'état où nous sommes , et lorsque des négociations ne sont pas terminées

Quelques voix. Il y a donc des négociations !

M. le président du conseil. Je parle d'une manière générale, sans faire ici aucune application à la question d'Alger. Je dis que lorsqu'il y a des intérêts , et que le Gouvernement croit devoir se taire pour la conservation de ces intérêts, il use de son droit. Ensuite, nous ne parlons point, parce que nous sommes ici les ministres du Gouvernement français et chargés de ses affaires , et que si nous parlions , nous ferions les affaires des étrangers et non pas les nôtres. Voilà pourquoi, dans la circonstance actuelle, nous gardons le silence.

Voix nombreuses. Très bien , très bien !


Le budget d'Alger fut voté sans autre incident.


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Suite Périer. (Pour en finir avec la soi-disant indécision de la monarchie de Juillet. Si la majorité des Français - et leurs députés - était hostile à l'envahissement de l'intérieur, le pouvoir y était résolu très tôt)



Lettre du 5 juin 1831


Le gouvernement du général Berthezène à Alger en 1831- Charles-Robert Ageron

https://extraits.immateriel.fr/files/serve_book_preview/464966.pdf

(lien direct)

p175


5. Le ministre de la Guerre (Soult) au général Berthezène.

AG H7 et AB


Paris, le 5 juin 1831.


Général,


Le Gouvernement vient de régler définitivement les affaires de la Régence d’Alger.

L’occupation de ce pays est décidée. La colonisation sera maintenue et favorisée. Tous ceux qui possèdent quelques moyens pour y coopérer seront envoyés en Afrique. Les cultivateurs obtiendront le passage gratuit sur les bâtiments de l’État.

Les traités avec le dey de Tunis sont regardés comme non avenus. Les Tunisiens rentreront dans leur pays. S’ils ont effectué déjà quelque paiement ces fonds leur seront restitués.

Oran sera occupé par un régiment que je désignerai et formé de trois bataillons, pris dans votre corps. Ce régiment tiendra une bonne garnison à Mers-el-Kébir. Je vous enverrai un officier général qui sera chargé du commandement d’Oran et de la Province. Il aura un état major et une administration particuliers. Il sera sous vos ordres, mais il pourra correspondre directement avec moi lorsque les circonstances l’exigeront. 

(...)

Bône sera occupé par deux bataillons et un petit détachement d’artillerie présentant une force de 15 à 1 600 hommes sous le commandement d’un colonel. Vous enverrez avec ce détachement un ou deux officiers d’État-Major qui étendront les levés déjà faits l’an passé. Ils prendront des renseignements sur le pays qui se trouve entre Bône et Constantine, ainsi que sur les communications qui aboutissent à cette dernière ville.

Les forces que vous aurez sous peu de moments seront plus que suffisantes pour assurer votre établissement et même pour l’étendre successivement. 

(...)

Vous chercherez à rétablir par l’intermédiaire des habitants les relations qui ont déjà existé avec le bey actuel de Constantine. La rupture des traités avec Tunis vous donnera les moyens de parvenir à ce résultat que l’on nous assure pouvoir être obtenu sans beaucoup de difficultés. Si le bey ne répondait pas à cette ouverture, la France ne manquerait pas de forces pour le déposséder et le remplacer par un prince dévoué à nos intérêts.

En même temps, vous ferez prendre des informations sur les chemins qui existent entre Constantine et les points les plus importants de la côte tels que Bougie, l’embouchure du Ouadiel- Kébir et le bon mouillage de Store afin de rapprocher d’Alger la ligne d’opérations qui pourrait être un jour dirigée sur Constantine.

Cependant vous envelopperez du plus grand mystère tous les préparatifs que vous pourriez faire relativement à Constantine. Vous recevrez quand il en sera temps les ordres et les instructions du gouvernement ainsi que les moyens qui pourraient vous aider si cela devenait nécessaire.

Tout restera provisoirement à Alger dans la situation actuelle. Mais dans l’avenir l’intention du Roi est que l’autorité militaire soit séparée de l’autorité civile.

Vous resterez chargé du commandement de tout ce qui concerne le corps d’occupation, de tout ce qui appartient à l’armée de terre et de mer, de tout ce qui est relatif à la sûreté et à la défense de la Régence entière.

Un intendant civil sera investi de l’administration générale de la Régence. Ses attributions seront réglées plus tard. Vous vous trouverez ainsi soulagé d’un grand fardeau et de ce qui pouvait seul vous tourmenter dans votre situation actuelle.


Le ministre, secrétaire d’État de la Guerre.

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C'est sous le gouvernement de Casimir Périer que Boyer est à Oran, que Savary (duc de Rovigo) devient gouverneur. 
(au sujet desquels tout le monde est d'accord, "ça a mal commencé" *)

* exemple avec Camille Rousset, favorable à la colonisation

fin du chapitre II, boyer à Oran https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57902797/f160

Chapitre 3, savary, genty de bussy https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57902797/f166

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Périer vs Soult à propos de l'intendant civil. Pichon. 
Soult rend l'intendant militaire alors que Périer, malade du choléra, n'est pas encore mort. (voir Genty de Bussy, 57e division)
Soult à la tête durant quasiment toute la monarchie de juillet. Le protagoniste principal. (après lui, Louis-Philippe, aussi sous-considéré).

(/1832-1834) Genty de Bussy, Pierre.
http://cnum.cnam.fr/CGI/redire.cgi?8TO27.1
http://cnum.cnam.fr/CGI/redire.cgi?8TO27.2
De l'établissement des Français dans la régence d'Alger, et des moyens d'en assurer la prospérité, suivi d'un grand nombre de pièces justificatives . 1835