Le 15 juillet 1870
Le prétexte pour
déclarer la guerre
est tellement ridicule qu'il est déplaisant de devoir
l'expliquer. (désolé que cela transparaisse dans cette présentation)
Succession d'Espagne. La France demande le retrait de la candidature de Hohenzollern, qui se retire.
La suite est une séquence utilisant contre-temps, mauvaises communications, informations biaisées prises pour argent comptant, susceptibilité.
Le
premier imbroglio concerne comment la France apprend officiellement
le retrait de Hohenzollern. Guillaume est d'accord pour le retrait. Jusque
là toutes les demandes de la France ont été satisfaites. Et
pourtant, c'est la France qui va déclarer la guerre.
On
demande à Benedetti, ambassadeur, de retourner vers Guillaume pour
lui demander de s'engager vis-à-vis du futur. Guillaume refuse (ça ne le
regarde pas). Mauvaise communication, on fait reposer la même
question à Benedetti, Guillaume répète sa réponse. Problème de
communication, on fait re-re-demander à Benedetti, qui se fait
recevoir par l'aide de camp.
Bismarck
utilise cette troisième rencontre en la présentant de façon
vexante dans un télégramme envoyé aux ambassades étrangères, dont la
France.
C'est
ce télégramme qui va servir de prétexte.
L'Assemblée va voter le budget de la guerre sans prendre le temps de connaître les tenants entre Benedetti et Guillaume, sur le simple télégramme et l'honneur bafoué.
Cumul
de stupidités.
Celui
qui veut synthétiser toutes les versions en arrive à synthétiser
toutes les excuses.
Il
me semble que c'est un peu ce que fait ce livre, qui permet cependant de
suivre le cheminement au jour le jour:
La
guerre franco-allemande de 1870-71 : histoire politique, diplomatique
et militaire. De la déclaration de guerre à la chute de l'Empire /
par A. Wachter
a
partir du chapitre 4
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k373421/f45.item
CHEMINEMENT
De Gramont
(division 41)
Mise en scène du début en 3 phases :
1
- 3 juillet / constitutionnel du 4
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k675760h/f1.item.r=douloureux.zoom
(3e
colonne, signé C. PIEL.
2
- intervention
de Cochery le 5
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6580064j/f3.item.r=royale.zoom#
journal
officiel de l'empire du 6, séance du 5, 4e colonne
3 – permettant à Gramont d'intervenir le 6.
https://https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2095187p/f3.item.zoom
séance
du corps legislatif du 6 juillet, JO empire 7 juillet
(commence
par Raspail /fédération ouvrière lyonnaise.)
de Gramont
2e colonne
Les interruptions et les didascalies brouillent le contenu
Raspail
censuré.
6 juillet de Gramont dans le rappel du 8 (début 1ere colonne)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7533088q/f1.item.zoom
LA DÉCLARATION.
Hier, au début de la séance du corps législatif, M. de Gramont est venu lire solennellement à la tribune la déclaration suivante :
Je viens répondre à l'interpellation qui a été déposée hier par l'honorable M. Cochery.
Il est vrai que le maréchal Prim a offert au prince Léopold de Hohenzollern la couronne d'Espagne, et que ce dernier l'a acceptée.
Mais le peuple espagnol ne s'est point encore prononcé, et nous ne connaissons pas encore les détails vrais d'une négociation qui nous a été cachée. Aussi une discussion ne saurait-elle aboutir maintenant à aucun résultat pratique.
Nous vous prions, messieurs, de l'ajourner.
Nous n'avons cessé. de témoigner nos sympathies à la nation espagnole et d'éviter tout ce qui aurait pu avoir les apparences d'une immixtion quelconque dans les affaires intérieures d'une noble et grande nation, en plein exercice de sa souveraineté ; nous ne sommes pas sortis, à l'égard des divers prétendants au trône, de la plus stricte neutralité, et nous n'avons jamais témoigné pour aucun d'eux ni préférence ni éloignement.
Nous persisterons dans cette conduite.
Mais nous ne croyons pas que le respect des droits d'un peuple voisin nous oblige à souffrir qu'une puissance étrangère, en plaçant un de ses princes, sur le trône de Charles-Quint, puisse déranger à notre détriment l'équilibre actuel des forces en Europe, et mettre en péril les intérêts et l'honneur de la France. Cette éventualité, nous en avons le ferme espoir, ne se réalisera pas.
Pour l'empêcher, nous comptons à la fois sur la sagesse du peuple allemand et sur l'amitié du peuple espagnol.
S'il en était autrement, forts de votre appui, messieurs, et de celui de la nation, nous saurions remplir notre devoir sans hésitation et sans faiblesse.
Cette déclaration officielle, double menace lancée du haut de la tribune, à la Prusse et à l'Espagne , est une faute plus grave ajoutée aux fautes graves que le gouvernement a déjà commises dans cette déplorable affaire des candidatures espagnoles. Défendre à l'Espagne de choisir pour roi le neveu du roi de Prusse, défendre au roi de Prusse de laisser son neveu être roi d'Espagne, et leur jeter d'avance le défi d'un casus belli s'ils résistent à cette injonction, — c'est blesser à la fois le souverain dans sa dignité, la nation dans son indépendance, c'est aggraver encore le mal qu'on n'a su ni empêcher ni prévoir.
La candidature d'un prince prussien soulève dans le peuple espagnol et était faite pour soulever dans les cortès une vive opposition. Il était probable d'autre part que le roi de Prusse, pour un résultat si douteux, ne se déciderait pas risquer les chances d'un échec. Mais aujourd'hui ne forcez-vous pas la Prusse et l'Espagae à passer outre, sous peine d'avoir l'air de vous obéir?
En vérité, le gouvernement voudrait allumer une guerre européenne qu'il ne parlerait pas autrement que n'a parlé hier son ministre des affaires étrangères.
La fin de son intervention met le feu au poudres. Le 6, c'est parti.
Ensuite, il y a le 12. Raconté dans le livre comme si Ollivier avait ébruité trop tôt, ce qui aurait provoqué la confusion. / permet de légèrement justifier l'insistance absurde qui suivra auprès de Guillaume à Ems par Benedetti. Un orage permet aussi de justifier la poursuite du dialogue de sourds, cette insistance qui dépasse l'entendement.
Le problème de cette histoire est que pour la raconter fidèlement, il faut de la répétition dans l'insistance de Benedetti. Il est difficile de résumer le comique de répétition.
15 juillet à l’assemblée.
jo du 16, 1ere page dernière colonne - p6
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6580074x/f1.item.zoom
p2
Gramont est au senat (p1). Emile Ollivier à sa place, vient exposer ce qui a été délibéré en conseil des ministres.
S. Exc. M. Emile Ollivier, garde des sceaux, ministre de la justice et des cultes. Messieurs, mon honorable collègue et ami, M. le duc de Gramont, étant retenu au Sénat, je vais avoir l'honneur de donner connaissance à la Chambre de l'exposé qui a ete délibéré par le conseil des ministres. (Profond silence.)
« Messieurs, la manière dont vous avez accueilli notre, déclaration du 6 juillet, nous ayant donné la certitude que vous approuviez notre politique et que nous pouvions compter sur votre appui, nous avons aussitôt commencé des négociations avec les puissances étrangères pour obtenir leurs bons offices ; avec la Prusse, afin qu'elle reconnut la légitimité de nos griefs.
(...)
« J'ai demandé au roi, nous écrivait M. Benedetti, le 13 juillet, à minuit, de vouloir bien me permettre de vous annoncer en, son nom que si le prince de Hohenzollern revenait à son projet. Sa Majesté interposerait son autorité et y mettrait obstacle.
« Le roi a absolument refusé de m'autoriser à vous transmettre une semblable déclaration. J'ai vivement insisté, mais sans réussir à modifier les dispositions de Sa Majesté. Le roi a terminé notre entretien en me disant qu'il ne pouvait ni ne voulait prendre un pareil engagement et qu'il devait, pour cette éventualité, comme pour toute autre, se réserver la faculté de consulter les circonstances. »
Quoique ce refus nous parût injustifiable, notre désir de conserver à l'Europe les bienfaits de la paix était tel, que nous ne rompions pas nos négociations, et que, malgré notre impatience légitime, craignant qu'une discussion ne les entravât, nous vous avons demandé d'ajourner nos explication.
Aussi, notre surprise a-t-elle été profonde, lorsque hier nous avons appris que le roi de Prusse avait notifié par un aide de camp à notre ambassadeur qu'il ne le recevrait plus, et que pour donner à ce refus un caractère non équivoque, son gouvernement l'avait communiqué officiellement aux cabinets d'Europe. (Mouvement.) Nous apprenions en même temps que M. le baron de Werther avait reçu l'ordre de prendre un congé, et que des armements s'opéraient en Prusse.
Dans ces circonstances, tenter davantage pour la conciliation, eût été un oubli de dignité et une imprudence ; nous n'avons rien négligé pour éviter une guerre; nous allons nous préparer à soutenir celle qu'on nous offre, en laissant à chacun la part de responsabilité qui lui revient.
(Très-bien ! — Bravo ! bravo ! — Applaudissements répétés.
— Vive l'Empereur ! — Vive la France !)
M. le garde des sceaux. Dès hier, nous avons rappelé nos réserves, et avec votre concours nous allons prendre immédiatement les mesures nécessaires pour sauvegarder les intérêts, la sécurité et l'honneur de la France. (Nouveaux bravos et applaudissements prolongés.) A raison des circonstances politiques, l'administration de la guerre devant être en mesure de faire face à toute éventualité, nous demandons un crédit de 50 millions et nous demandons l'urgence. (Très- bien! très-bien ! — Aux voix ! aux voix ! — Agitation.)
M. le président Schneider. Je consulte la Chambre sur l'urgence.
- - -
2e col milieu
Thiers évoque lui-même le 6 mai 1866 ; fin 2e colonne fond forme ; fin 3e
__
p4 col 3 vote proposition Favre
___
De Gramont est au début et à la fin de l'histoire.
Au début - dès le 4 lui permettant son intervention du 6.
A la fin, le 15, pousse pour décider sur le simple télégramme étranger.
Pour la suite, évidemment, responsable dans les causes de la défaite, puisqu'il était supposé apporter le soutien de l'Autriche et de l'Italie.
C'est ce sur quoi Le Boeuf – ministre de la guerre - se défausse, alors qu'il est aussi grandement responsable.
La responsabilité dans la déclaration est 100% française. Quelle farce de présenter Bismarck comme étant très responsable.
Hohenzollern
s'est retiré, Bismarck envoie un télégramme biaisé, permis par la
lourdeur d'une insistance. Les Français ont versé de l'essence de partout, il leur donne une allumette.
NIII, l'impératrice et sa clique, De Gramont, Le Boeuf, majorité des députés le 15 juillet, hurluberlus nationalistes va-t-en-guerre.
(Je n'aborde pas la qquestion des potentielles véritables raisons de cette déclaration de guerre. Peut être un jour, lorsque ma synthèse sera plus aboutie).
La
responsabilité dans le rapport franco-allemand est différente (pas
moins importante, d'autant plus que cette histoire se poursuivra)
Thiers,
du bon côté pour la déclaration y perd son crédit.
Thiers
Pour
la question de l'opposition de l'Assemblée à la déclaration de
guerre le 15 juillet (vote du crédit), le protagoniste le plus
important est Adolphe Thiers.
C'est
évidemment perturbant de le trouver du bon côté au tout début de
l'histoire. Il plaisante lui-même sur le fait d'être pour une fois
en accord avec "l’extrême gauche".
S'il
ne m'était pas aussi antipathique, je le citerais volontiers pour
aborder l'absurdité de la déclaration de guerre.
Cependant,
-
Il est en partie responsable de la situation France- Allemagne.
-
Hostile à la guerre car hostile à la Prusse, et sait que la France
n'est pas prête.
-
D'avoir eu raison en juillet tient une part importante dans
le fait qu'il puisse manœuvrer le 4 septembre.
Jaurès et la responsabilité de Thiers.
Le volume d'Histoire Socialiste est divisé en deux, une partie écrite par Jaurès concernant la guerre, une autre partie concernant 1871. Il existe des versions de la partie de Jaurès en un seul ouvrage.
La
partie de Jaurès s'intitule La guerre franco-allemande, comporte
trois chapitres. En réalité, le chapitre 2 contient la grande
majorité du livre, qui pourrait donc s'intituler "Qui est
responsable de la guerre ?" (grande question, le
Kriegsschuldfrage).
Chap
II https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49856s/f17.image
Il
aborde (trop) brièvement Louis XIV et Bonaparte. Les horreurs qui
ont été faites dans le Palatinat et alentours
Il
aborde 1840, mais d'une façon détournée, en analysant Edgar
Quinet. Thiers s'en retrouve peu impacté. A mon avis, sa
responsabilité est très grande à ce moment-là (davantage que ses
discours des années 60)
Thiers
pp62-96, 179, 225-236 (se termine avec Gambetta le 15 juillet).
En 1840, alors président du Conseil, la question des « frontières naturelles du Rhin »
L'entrevue avec Bismarck le 31 octobre 1870
M. Thiers à Versailles : l'armistice / documents officiels publiés par Georges d'Heylli p24
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6471444z/f26.item
Un témoin auriculaire m'a rapporté avec assez de détails le contenu de la conversation.
M. Thiers a mis beaucoup d'insistance pour rappeler qu'il s'est prononcé avec la plus grande énergie contre la guerre, et il a cité à l'appui une bonne partie du discours qu'il a prononcé à la Chambre lors de la déclaration de guerre, et a rappelé à cette occasion que plus de quarante députés de la majorité se sont avancés sur lui les poings fermés et en proférant des menaces, en l'interrompant sans cesse, et que le soir on lui a donné un charivari. Selon M. Thiers, l'Empereur et surtout l'Impératrice ont été les véritables promoteurs de la guerre.
Il ne contesta pas qu'en 1840 il avait poussé avec toute son énergie à la guerre contre l'Allemagne; mais alors la situation était toute autre : la cause de la France était juste, puisqu'il s'agissait de conserver la Syrie à l'Égypte, menacée par la Turquie; et puis on disposait d'une armée parfaitement équipée et armée.
(à propos du sentiment étrange qui peut parcourir le lecteur en lisant Jaurès parler de Thiers en termes parfois élogieux (au début, au sein d'une longue explication commençant doucement mais sûrement pour aboutir à une responsabilité) au sein d'un ouvrage comportant 1871, voir la problématique de la IIIe république et des élections de 1876-77.).
L'effort de Jaurès permet de remettre un peu d'ordre au sujet de Thiers et de sa responsabilité (d'autant plus pour nous, qui connaissons la suite de ces dissensions franco-allemandes). Il n'est pas parfait (pas assez de 1840 à mon goût), mais salutaire (bémol après m’être rendu compte que Thiers lui-même évoque 1866 le 15 juillet à l’assemblée).
Que
ce soit pour 1870 ou 1792, Jaurès écrit avec le
présent/futur à l'esprit.
14-18
hante la lecture d'aujourd'hui. Comment ne pas y penser en lisant la proclamation de l'AIT,
Vallès, et bien
évidemment l'analyse de Jaurès, principal protagoniste de
l'opposition à la déclaration de guerre de 1914, assassiné la
veille.
La
division 66 où se trouve la sépulture de Jules Vallès a subi les
bombardements de 1918.
AIT, Vallès
Protestation contre la guerre de l'Association Internationale des Travailleurs, section française, adressée aux travailleurs de tous les pays.
Publié
dans le Réveil du 12 juillet.
https://www.retronews.fr/journal/le-reveil/12-jul-1870/3372/5031428/2
Travailleurs,
Une fois encore, sous prétexte d'équilibre européen, d'honneur national, des ambitions politiques menacent la paix du monde. Travailleurs français, allemands, espagnols, que nos voix s'unissent dans un cri de réprobation contre la guerre. Aujourd'hui, les sociétés ne peuvent avoir d'autre base légitime que la production et sa répartition équitable. La division du travail, en augmentant chaque jour les nécessités de l'échange, a rendu les nations solidaires.
Nous protestons :
Contre la destruction systématisée de la race humaine;
Contre la dilapidation de l'or du peuple qui ne doit servir qu'à féconder le sol et l'industrie;
Contre le sang répandu pour la satisfaction odieuse de vanités, d'amours propres, d'ambitions monarchiques froissées ou inassouvies.
Oui, de toute notre énergie, nous protestons contre la guerre, comme hommes, comme citoyens, comme travailleurs.
La guerre, c'est l'anéantissement de la richesse générale, oeuvre de nos labeurs quotidiens.
Frères d'Allemagne,
Au nom de la paix, n'écoutez pas les voix stipendiées ou serviles qui cherchaient à vous tromper sur le véritable esprit de la France. Restez sourds à des provocations insensées, car la guerre entre nous serait une guerre fratricide. Restez calmes, comme peut le faire, sans compromettre sa dignité, un grand peuple fort et courageux. Nos divisions n'amèneraient, des deux côtés du Rhin, que le triomphe complet du despotisme.
Frères d'Espagne,
Nous aussi, il y a vingt ans, nous crûmes voir poindre l'aube de la liberté. Que l'histoire de nos fautes vous serve au moins d'exemple. Maîtres aujourd'hui de vos destinées, ne vous courbez pas comme nous sous une nouvelle tutelle. L'indépendance que vous avez conquise, déjà scellée de votre sang, est le souverain bien. Sa perte, croyez nous, est pour les peuples majeurs la cause des regrets et des remords les plus amers et les plus poignants.
Travailleurs de tous pays, quoi qu'il arrive de nos efforts communs, nous, membres de l'Association Internationale des Travailleurs qui ne connaissons plus de frontières, nous vous adressons comme un gage de solidarité indissoluble les voeux et le salut des travailleurs de France.
Vallès
L'insurgé, 15 juillet
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64523236/f175
(manuscrit)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64523236/f175
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b54001698c/f552.item
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b54001698c/f563.item
– -
Enterrement de Vallès
Les
nationalistes virulents ont été protagonistes de la déclaration de
guerre en 1870, cause du « désastre ». Ils devraient se
faire tout petits, mais non. Ces gens là sont une plaie qui ne
guérit jamais.
(pour rappel aussi, Vallès était signataire de la "seconde affiche rouge" appelant à la levée en masse en janvier 1871, lorsque le pays était réellement en danger)
cri
du peuple 18 fevrier 1885 - obsèques de Vallès.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4682708s/f1.image
p3,
trois premières colonnes
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4682708s/f3.item.zoom
1ere colonne Les Socialistes allemands
3e
colonne Une protestation des ouvriers parisiens.
p2 dernière colonne
(...)
Mais la nuit tombe, les manifestants se retirent avec lenteur, et il
ne reste plus sur la tombe de Vallès qu'un amas de fleurs et de
couronnes, au-dessus desquelles rayonne, superbe, la couronne
internationale des socialistes allemands.
La marseillaise.
(partiellement, voir Révolution)
Jean
Jaurès et la déclaration de guerre d'avril 1792.
Partie
consacrée à la déclaration de guerre dans l'ouvrage sur la
Législative, p791
"La guerre ou la paix"
La
déclaration de guerre la plus importante (néfaste) expliquée par
le plus grand protagoniste de l'opposition à la guerre, de façon
pertinente.
https://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_socialiste/La_L%C3%A9gislative/La_guerre_ou_la_paix
~837
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k498454/f786.image
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k498454/f819.item
https://archive.org/details/histoiresocialis02jauruoft/page/790/mode/2up
https://archive.org/details/histoiresocialis02jauruoft/page/824/mode/2up
Le chant de guerre pour l'armée du Rhin a été écrit en avril 1792. C'est tout le problème.
Nous aborderons par la suite les raisons détournées qui permettent de justifier son utilisation (chantée plus tard dans un contexte différent et donc assimilée à ce nouveau contexte ; interdite par des cons (problématique de laisser l'adversaire déterminer la valeur des choses, absence d'intégrité).
Le problème principal est que la déclaration de guerre d'avril 1792 est une catastrophe dans l'histoire de France, nous n'avions pas besoin de déclarer la guerre, la patrie n'était pas en danger - elle le deviendra à cause de cet acte. Hormis quelques congénitaux inoffensifs aux frontières, le roi d'Autriche refusait d'interférer dans la politique française, au grand damne de Louis XVI (c'est d'ailleurs à sa mort que la France déclare la guerre, d'où le "de Hongrie et de bohème" et non "l'Autriche", car pas encore intronisé). Comment laisser Louis XVI déclarer la guerre au nom de la France après juin 1791 ??!! + Toxicité des Girondins.
Les paroles laissent penser que nous sommes en danger. Anachronismes de sa lecture (renforcé par les contextes nouveaux). En avril 1792, c’est une escroquerie.
Ce chant fait indéniablement partie de l'histoire de France, dans les nouveaux contextes, a suscité l’enthousiasme, mais il ne peut pas être son hymne, alors qu'il est issu d'une des plus grandes catastrophe de notre histoire. La guerre a tué la Révolution (voir Instruction publique, voir financiers, et autres)
Au Père-Lachaise, il y a la nièce du maire de Strasbourg ayant accompagné Rouget au piano lors de la première.
Que le 15 juillet, cela soit à nouveau chanté (après avoir été interdit) dans les cercles officiels est totalement cohérent : nous sommes à nouveau dans une situation de déclaration de guerre absurde, la patrie qui n'était pas en danger le devenant.